tW 92
BAIN DE BOUE toujours les rois de la scène. sympa jusqu'à ce que les managers s'en mêlent. |
L'ORGANISATEUR avait pro- mis un retour aux sources pour l'édition 92 du double festival. En fait de retour aux sour- ces, on a eu droit à une affiche à la mode, un succès de foule et un gigantesque baun de boue. Il faut vivre avec son temps. Après avoir tâté de l'underground (Pixies, Nick Cave...), après s'être fourvoyé dans la dance music (Dee-Lite, De La Soul, Happy Mondays...) et après s'être enlisé au point de per- dre son âme avec des têtes d'affiches-dinosaure (Sting, Paul Simon...) le festival de To- rhout/Werchter a suivi la mode et a, cette année, accepté ce qu'il avait toujours refusé : inviter des groupe tendance métal. Résultat, pour la première fois depuis long- temps, T/W a pu afficher complet une semaine avant sa tenue. Mais vu la réaction du public, la fête n'a jamais été de la partie. Am- biance molle d'un bout à l'autre, exepté, on le verra, pour les Red Hott Chili Peppers. Mais était-ce pour les bonnes raisons? Quoi qu'il en soit, pour la première fois de- puis neuf ans, un groupe belge était à l'affiche. Et les Scabs ont ainsi pu boucler la boucle : ils étaient aussi les derniers Belges à s'y être produits. Les Scabs ont beau être un groupe belge, ils ne semblaient pourtant pas faire figure d'intrus dans ce festival. Tout d'abord parce que la programmation de cette année semble privilégier des groupes plus... rock, avec ce que ça peut comporter comme clichés. Et de ce point de vue, celui de Scabs déménage pas mal. S'il n'apporte pas grand chose, il cons- titue une manière plutôt agréable de commencer un festival, leur gros son emplissant bien le terrain. Ensuite, les Scabs commencent à avoir un public vraiment impres- sionnant, à entendre les ovations délirantes qu'ils déclenchaient. Et puis, leur attitude est quand même infiniment plus sympathique que celle d'Extreme, bien qu'on ne puisse s'empêcher de sourire aux poses guitares-héros désuettes. Dans un tout autre genre, les Smashing Pumpkins, qui assu- raient, au pied levé, le remplace- ment de Pearl Jam, ont eu un peu plus de mal à rencontrer le public. Il est vrai que leur étrange humour distancé devait se percevoir plus difficilement après le premier de- gré des rockers flamands. Nette- ment influencés par Dinosaur Jr. et Sonic Youth, ils auraient sans doute été plus à leur place au Puk- kelpop. Leurs morceaux commen- cent souvent de manière agui- chante, mais ont plutôt tendance à s'embourber dans la boue du site par de trop longs développements qui ne se prêtaient décidément pas à l'ambiance du jour. |
Avec EXTREME, le rock lourd et les poses outrancières ont donc fait leur entrée fracassante au festival. Le groupe, dont la réputation re- pose essentiellement sur une chanson particulièrement atypique, la scie More Than Words, a sans doute surpris une bonne partie du public. Outre un volume sonore dantesque, Extreme a un coté " singes savants " particulièrement risible. Gary montre ses fesses, puis son torse, Nuno étale sa tech- nique impressionnante (et alors?) et leur prestation ressemble à un florilège stupide (" Z'avez-vu tout c'qu'on sait faire? "). Bref, une avalanche de clichés que seul Queen arrivait à faire passer. Il faut dire que leur répertoire était un peu plus solide et que, second degré ai- dant, Freddie Mercury pouvait se permettre tout. En fin de compte, il n'y eut guère que More Than Words pour réchauffé l'atmos- phère. En terminant par un rédhi- bitoire solo de batteries et une fas- tidieuse démonstration de guitare (on avait l'impression d'être à la foire de Francfort), le groupe a dé- montré que l'on pouvait encore, en 1992, accumuler les clichés instau- rés dans les années 70 et ce, sans le moindre second degré. Urban Dance Squad, qui a pris le scène d'assaut juste après, a sans doute recueilli un des plus gros succès de la journée. Et il se- rait injuste d'attribuer ça unique- ment à la présence de nombreux hollandais. Le soleil lui-même était là pour saluer leur torride funk- rock. On ne dira jamais assez com- bien Urban Dance Squad est un fa- buleux groupe de scène. Les mor- ceaux de leur décevant second al- bum prennent en tout cas, live, leur vraie dimension. Et puis, Pa- trick/Rude Boy, le chanteur- rapper est certainement une des personnalités les plus sympathi- ques du business. Backstage, après ce beau succès, le combo hollandais, plus remonté que ja- mais, passait de loges en loges, serrant des mains, nouant des con- tacts avec tout le monde, attendant l'arrivée des Red Hot Chili Peppers avec impatience. Mais la program- mation étant ce qu'elle est, en ce milieu d'après-midi, c'est l'heure de la pause. Avec la guitare acous- tique de Luka bloom. Luka Bloom avait la lourde tâ- che de succéder à l'incroyable fou- que des rappeurs bataves. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'en est plutôt drôlement bien tiré. Accompagné d'une simple gui- tare acoustique, il a accompli cet exploit de parvenir à occuper vrai- ment tout l'espace sonore et à éli- miné le coté ennuyeux, bien que sympathique, de ce genre d'exer- cice. Dans son cas, la guitare n'est pas qu'un simple gadget que l'on gratouille en chantant des textes plus ou moins passionnants. Sa |
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